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Lou papote

Ma vie professionnelle et ma quête de sens

Je me demande souvent si ce que je fais à un sens dans ce monde en crise. Si je ne ferais pas mieux d' »investir » mon énergie ailleurs. C’est vrai: le monde n’a pas besoin de plus de bijoux pour tourner plus rond.

Je traverse parfois des « crises de non sens » où je me demande ce que l’on fait de bien, nous tous ici bas, sur cette Terre qui brûle. Je me dis parfois qu’on devrait tous être en train de passer les océans au tamis, de soigner les animaux malades, de semer des terres appauvries, de planter des arbres, d’inventer de nouveaux moyens de transports, de nouvelles manières de consommer, d’apprendre de nouveaux rythmes de vie aux enfants, etc. Je n’aime pas trop ces pensées qui viennent parasiter mon travail et ma motivation. Mais je tente de les écouter car elles parlent de moi, du monde, de ma sensibilité, de ma perte de repères, des enjeux (souvent effrayants) auxquels nous serons (sommes) tous confrontés. 

« Quoi? Vous fabriquez des bijoux alors que vous avez un diplôme de journaliste et que vous pourriez sauver le monde? ». Ouch.

Ça vous arrive aussi parfois, de penser comme ça ? 

Il y a quelques mois, un chauffeur de taxi avec qui je parlais de la pluie et du beau temps, m’a dit: « Quoi? Vous fabriquez des bijoux alors que vous avez un diplôme de journaliste et que vous pourriez sauver le monde? ». Ouch. Ce qu’il m’a fait ressentir était déjà là, en moi, et ce n’était pas très confortable de (re)passer par ces émotions-là. Culpabilité. Angoisse. Perte de sens. J’ai respiré un bon coup et j’ai essayé de lui expliquer que je voyais mon métier comme quelque chose de plus large que le bijou au sens propre. Je lui disais que j’essayais, à ma façon et à mon échelle, de proposer une vision du monde plus douce. De proposer de nouvelles manières de consommer. De parler de l’âme humaine. De l’importances des liens que nous tissons ensemble. De la puissance oubliée des femmes. De la valeur inestimable de l’amour. De l’importance de la lenteur. De la beauté de la Terre et de tout ce qui y vit, nous y compris. J’ai aperçu un sourire dans les yeux de mon chauffeur du jour. Je crois qu’une part de lui a compris. Moi, en tout cas, j’étais remotivée comme jamais: en 4 minutes, j’ai remis le sens de mon métier en évidence dans ma tête. J’ai tout écrit dans un carnet, pour les jours où le doute l’emporte. Je le relis de temps en temps. 

Je lui disais que j’essayais, à ma façon et à mon échelle, de proposer une vision du monde plus douce. De proposer de nouvelles manières de consommer. De parler de l’âme humaine.

Ce qui compte, c’est le sens que VOUS voyez dans votre métier, dans vos actions. Si ça a du sens pour vous, c’est que vous cœur est aux commandes. C’est le chemin le plus court vers l’épanouissement personnel. Et si vous ne ressentez pas cette évidence, si vous vous demandez pourquoi vous vous levez tous les matins, si ces pensées vous font ressentir de la tristesse et de la culpabilité: respirez un bon coup et donnez-vous beaucoup d’amour.

Il y a des métiers qui ont le mérite déjà fou de nourrir des familles. Il y a des métiers indispensables aux fonctionnements de nos sociétés. Il y a aussi des voies que l’on emprunte avant de se découvrir soi. Avant de percevoir les messages de notre âme. Il y a des voies que l’on emprunte parce que notre réservoir d’énergie est vide. Et c’est totalement OK. Se remettre en question, faire de la place à son cœur, c’est un acte courageux. Ce n’est pas toujours facile. Et c’est aussi parfois un luxe. Si vous pensez pouvoir trouver le courage et les ressources nécessaires pour mettre plus de sens dans votre vie professionnelle, foncez. Si ce n’est pas le moment pour vous et même si vous ne ressentez pas (encore) cet appel: respectez-vous.

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