Menu
Les jolis bijoux

Les créoles: une histoire folle!

Ma première capsule uniquement composée de créoles vient de se glisser dans le Tiroir. Pour l’occasion, c’est moi qui me glisse dans la peau d’une prof’ d’histoire pour vous en dire plus sur l’héritage de ces grandes boucles d’oreilles.

« Mésopotamie » : c’est comme ça que j’ai baptisé cette collection de créoles qui me tient tant à cœur. Avec ce petit nom, j’avais envie de mettre en lumière les origines de ces grands anneaux devenus l’accessoire de mode favori de Joséphine Baker dans les années 40, de Nina Simone, dans les années 60, des stars du disco comme Donna Summer dans les seventies, de Madona dans les années 80, de J-Jo dans les nineties, et puis enfin, de Angèle, notre mascotte nationale, qui porte encore souvent les créoles Najima que je lui ai offertes.

Ces bijoux existent depuis la nuit des temps… enfin presque ! Elles ont été découvertes sur le corps d’une femme en Mésopotamie (l’actuel territoire d’Irak) dans des tombes sumériennes datant de 2 500 av. J.-C. Vous imaginez ?! Ces boucles dorées avaient pour fonction de protéger les oreilles, qui étaient perçues à cette époque comme les portes de l’esprit et de la connaissance. Avec ces bijoux perchés aux lobes, on évitait que des esprits malintentionnés volent notre savoir…

Au fil des années, selon les contrées, ces petits accessoires dorés ont revêtu d’autres significations : dans la Grèce Antique, les créoles étaient quant à elles considérées comme un signe de chance et de fortune. Du côté de l’Empire Romain, c’est Jules César lui-même qui se parera de créoles, en faisant un signe extérieur de richesse.

Ces boucles dorées avaient pour fonction de protéger les oreilles, qui étaient perçues à cette époque comme les portes de l’esprit et de la connaissance.

Mais continuons la leçon d’histoire ! Ce n’est pas le seul endroit du monde où ces cercles dorés ont gagné en notoriété. On les a aussi découvert au Moyen-Orient et en Afrique. C’est à partir de là que les créoles ont été importées en Amérique, sur les femmes esclaves qui traversaient l’Atlantique pour effectuer du travail forcé. À ce moment-là — l’horrible époque des colonies — les créoles étaient les seuls bijoux que ces femmes avaient le droit de porter. En ce sens, les créoles sont devenues un fort symbole du lien qui les unissait encore à leur terre d’origine et leur famille, malgré la distance forcée.

Encore plus tard, au 19e siècle, les créoles deviendront un attribut porté par les esclaves affranchis. On dit que les enfants des familles riches remerciaient leurs nourrices en leur offrant des grains d’or qu’ils faisaient ensuite fondre pour les transformer… en créoles ! Plus qu’un bijou futile, les créoles devinrent un objet de transmission familiale et d’appartenance sociale. Par la suite, les créoles conservèrent leur caractère identitaire, portées avec fierté par les femmes afro-Américaines, pour arborer leur culture et leur histoire.

J’adore cette idée qu’un simple bijou puisse se pourvoir de tant de symboliques, de fonctions magiques ! Qu’elles peuvent surtout donner confiance et puissance à celles qui les portent, se transmettre à travers des générations, rappeler des combats, des victoires, des époques, des visages et des voyages. C’est pile poil ce que j’essaye de transmettre au quotidien avec mon Tiroir. Je suis ravie d’avoir enfin pu voir naître cette collection de créoles qui mijotait en moi depuis quelques années. J’en ai imaginé de toutes sortes — des fines, des délicates, des robustes, des petites… — Toujours avec ce petit twist propre à mon Tiroir : des torsades et des jeux de texture. J’espère qu’elle vous plaira autant qu’à moi !

Vous pouvez la découvrir par ici.

No Comments

    Leave a Reply