J’ai besoin d’énormément de calme et de solitude. Ça me frustre très souvent car j’ai aussi besoin de créer des liens très forts et très profonds avec « mes » humains. Je crois que ce paradoxe est propre aux plus sensibles d’entre nous.
Ce besoin de liens forts se fait ressentir dans mon couple, évidemment, mais pas que. De manière générale, je chéris les relations où je sens que l’on peut avoir des échanges profondes, où nos âmes s’expriment. Je fuis un peu les humains déconnectés de leurs émotions, car il n’y a pour moi pas de chemin possible vers une connexion plus émotionnelle (celle qui me nourrit). Heureusement, j’arrive à voir ces humains-là – il y en a beaucoup – comme de beaux défis. Des coffrets secrets remplis de trésors que j’adore aller débusquer.
Je me sens souvent frustrée car les relations humaines ne sont pas faites que de fusion et de connexion (heureusement, en fait). Les humains, même s’ils ont naturellement besoin de liens, ne fonctionnent pour la plupart pas comme cela. Nous sommes tous trop complexes, trop différents. Nos histoires divergents, nos besoins s’entrechoquent, nos humeurs fluctuent, nos sentiments font le yoyo, nos chemins de vie bifurquent. Il y a la météo, les hormones, les planètes, les aléas de la vie.
J’ai compris une chose: il y a UNE relation qui ne devrait jamais perdre de profondeur. C’est notre relation à nous-même.
Alors nos liens se tissent et se détricotent. On se rapproche et on s’éloigne, comme si la vie nous faisait danser le rock. On s’éloigne pour mieux se rapprocher. Ou pas. Qu’on ne fasse que se croiser ou qu’on se choisisse comme alliés pour la vie, nos liens fluctuent. Et moi, ça me fatigue beaucoup. Parfois ça m’angoisse. Parce que c’est comme si je vivais 8 abandons par jour (c’est faux, évidemment). Mais parfois, je trouve ça joli. C’est vrai, c’est poétique quand on y pense. C’est super puissant, de se choisir encore et encore dans le brouhaha de ce monde qui va vite.
Je crois que la relation aux autres, c’est souvent un très grand défi dans la vie des humains à la sensibilité exacerbée. Mais j’ai compris une chose: il y a UNE relation qui ne devrait jamais perdre de profondeur. C’est notre relation à nous-même. Notre capacité à prendre soin de nous, de nos besoins et de nos envies. Cette envie d’écouter la petite voix de notre cœur. Quand on vit apaisé avec nous-même, quand on perd l’habitude de nous juger et de nous rejeter sans cesse, quand on arrive à ne faire qu’un avec notre âme, notre relation aux autres s’adoucit. Nos attentes deviennent soudainement beaucoup plus raisonnables et on se met à se délecter des grands moments de connexion, à les voir comme des cadeaux.
Je vous souhaite de trouver de l’amour dans tous les recoins de votre vie. Et surtout, à l’intérieur de vous !
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