Ces mots n’évoquent rien de très positif. C’est, à l’origine, l’un des leviers commerciaux des grandes enseignes américaines. Un gros bouton rouge et lumineux qui appelle à la surconsommation.
Depuis quelques années, ce hashtag colonise notre petite Belgique… Est-ce bien ? Est-ce mal ? Je n’ai pas très envie de lancer un débat. J’ai juste envie de partager ma vision des choses. Et surtout de vous expliquer pourquoi, ce matin, nous avons à notre façon, emboîté le pas.
« Une réalité: les artisans doivent aussi ‘vendre’… J’ai presque l’impression de dire un gros mot! »
Cela fait trois jours que l’on y réfléchit. Tout le monde en parle… et nous? Que faire ? Est-ce que nos petites clientes vont acheter leurs cadeaux chez nos concurrents « industriels » si on ne le fait pas ? Car, consommer mieux (local, artisanal, humain, éthique) ne concerne encore malheureusement qu’assez peu de monde… Plein de questions. Des doutes. Du stress aussi. Bref, trois jours de rebondissements nerveux. Dans le même panier, il y a nos valeurs fortes, nos convictions les plus profondes, et puis, cette réalité : les artisans doivent aussi « vendre » (j’ai presque l’impression de dire un gros mot). Pas pour se remplir les poches et partir rôtir sur le sable blanc de Cancún. Mais pour pouvoir vivre d’un rêve. Pour pouvoir payer une équipe, des locaux, des matières premières, etc.
C’est un jour spécial pour la plupart des marques et ce matin, nous avons décidé de faire un geste envers nos clientes qui semblaient tristes de ne voir aucune « action » de notre côté. Un petit geste comme on le fait régulièrement : un cadeau glissé dans les commandes.
Au delà du Black Friday, cela nous renvoie à une question beaucoup plus large: les artisans/petites marques qui mettent tout leur cœur dans des produits fabriqués avec passion n’ont-ils pas aussi le droit de se mettre en avant? De faire un peu de publicité? D’essayer de sortir du lot? Nos photos, nos vidéos, toutes nos campagnes visuelles sont réalisées par nos soins avec autant de passion, au sein du même atelier. Cela fait partie de notre marque, de notre ADN, de notre âme. C’est toute la dimension « humaine » qui se cache derrière nos bijoux. Nous publions régulièrement, pour partager notre beau métier avec nos clientes avant tout.
« On fabrique nos bijoux en petites séries à l’atelier. Comme un boulanger qui produit ses croissants le matin… »
Je ne pousse jamais à la surconsommation. Je n’ai d’ailleurs aucun intérêt à le faire : mes stocks sont tout minus. Je fabrique tout au jour le jour, avec mon équipe, au sein de mon atelier. Chaque bijou est fabriqué par 20 exemplaires, à la main. Quand il n’y en a plus, on se remet à le fabriquer. Comme un boulanger qui produit ses croissants le matin…
Nous avons entrepris des démarches pour obtenir le Label Artisan. On nous le décernera avant la fin de l’année. L’Etat belge lui-même croit en notre projet et nos valeurs. Quelle jolie reconnaissance… Vive l’artisanat, les entrepreneurs qui créent de l’emploi en Belgique, le fait main, vive les rêves qui deviennent réalité.
Mon but n’est pas de diaboliser davantage le monde de l’industrie. Il y a probablement de la place pour tout le monde. À chacun ses sensibilités. Et qui suis-je pour le faire ? J’ai juste ressenti le besoin de parler de nos valeurs, de nos convictions, de nos défis, de notre vision. Car j’y crois dur comme de l’or !
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