Laurence, ébéniste et artisan de l’authentique

Laurence, grande créative, bricole comme elle respire. Le tissu, la peinture à l’huile, les perles, rien n’a de secret pour elle. Mais ce qu’elle aime par dessus tout: le travail du bois. Elle imagine et fabrique tous ses meubles à la main, dans son atelier perdu à la campagne.

J’ai rencontré Laurence il y a 4 ans. On a des amis en commun. A l’époque, Laurence créait des accessoires pour les mariages. On a papoté de nos projets et on a rapidement décidé d’organiser une vente en commun. Un an plus tard, Laurence a bifurqué vers le travail du bois et a créé sa marque de meubles « Wood-Lo ». J’ai tout de suite été impressionnée. Depuis, on ne s’est jamais vraiment perdues de vue. Toujours partantes pour une petite tasse de thé autour de nos péripéties d’entrepreneuses. J’ai déménagé il y a quelques mois. J’ai demandé à Laurence de créer ma table de salle à manger et ma table de salon. Je suis ravie de ce choix. Laurence est à l’écoute de ses clients et fait du super boulot!

Quelle formation as-tu, à la base ?

J’ai fait une haute école en histoire de l’art et archéologie et une formation en antiquaire, suivi d’un régenda en arts plastique.

Peux-tu nous expliquer ton parcours un peu atypique ? Tu es une grande créative, non ? Par quelles étapes es-tu passée avant de te lancer dans la menuiserie ?

J’ai toujours été artiste, autodidacte depuis toute petite. J’aime créer, rêver et être libre de mes choix. C’est pour cela que je n’ai jamais eu un job à temps plein. J’ai toujours voulu cette indépendance qui n’a pas été tous les jours faciles mais quel bonheur aujourd’hui! J’ai d’abord été modiste, activité complémentaire que je poursuis toujours actuellement. Je peins également à mes heures perdues quand l’envie se fait ressentir. Et maintenant le travail du bois qui occupe presque tout mon temps.

« J’aime les belles matières authentiques. »

 

Qu’est-ce qui t’a donné envie de te lancer dans le travail du bois ?

Je me suis installée dans mon appartement il y a plus de trois ans et j’ai fabriqué deux tables à partir de bois de récupération. Les copains qui ont défilé chez moi adoraient mon travail. J’ai adoré travailler le bois et, à l’époque, j’avais pas mal de temps. Je me suis donc mise à chercher un menuisier pour m’aider à apprendre le métier, une scierie pour mon bois, un ferronier pour mes pieds de table, etc. J’ai aussi créé un site et un logo. Bref tout un nouveau challenge très excitant. J’aime les belles matières authentique voilà une raison supplémentaire qui m’on conduit vers cette matière noble de chez nous.

Wood-Lo

Où fabriques-tu tes meubles ? J’imagine qu’il faut beaucoup d’espace…

J’ai beaucoup de chance: mes parents habitent une grande ferme et j’occupe une partie des granges. J’ai besoin de beaucoup d’espace, en effet. Je pense que j’ai 200 mètres carrés aujourd’hui. Je commence même à avoir besoin de plus de place. J’ai pas mal de bois à stocker (je l’achète par mètre cube). Je commence à avoir pas mal de machines. Mais comme c’est assez cher, je dois les acheter petit à petit. Je n’ai pas encore tout ce qu’il me faut. Pour les finitions, je vais d’ailleurs travailler chez un ébéniste qui lui, a tout le matériel dont je rêve.  

Comment définirais-tu la philosophie de ton projet ? 

Travail 100% belge, 100% sur-mesure et 100% authentique. Ça a beaucoup plus de sens pour moi de travailler comme ça. Je souhaite contribuer à la planète, à l’économie locale, etc. Rester fidèle à mes valeurs. L’inconvénient? Tout cela a un prix… Le travail fait main, le temps, le bois de qualité, l’humain, le sur-mesure, etc. Dans un monde idéal, tout le monde serait prêt à consommer mieux (c’est à dire moins) et à mettre le prix dans des belles pièces de qualité. 

Je travaille essentiellement le chêne de chez nous et qui est certifié PEFC. C’est un bois très dur et donc très solide. J’adore aussi sa jolie teinte au naturel. Ce que j’adore par dessus tout? Son odeur (je sais que je devrais mettre un masque au lieu de le renifler mais je suis accro!). Je craque aussi par les dessins et les nœuds dans ce bois si spécial à mes yeux. 

Une anecdote sur une commande un peu particulière ? 

Un couple est venu avec ses enfants. J’avais un nouveau stock de bois. Ils ont choisi tous ensemble une à une les planches de leur table de salle à manger. C’était un beau moment. De belles émotions.

Une journée type ?

Je n’ai pas vraiment de journée type. C’est lié à cette liberté à laquelle je tiens, aux imprévus, aux rendez-vous… Mais de manière générale je commence vers 9h et je termine vers 18h30. C’est du non-stop entre assemblage, ponçage, traitement, répondre aux clients, aux partenaires (scierie, ferronnier, magasins,…) imaginer et réaliser de nouveaux projets.

La table de Lou, créée par Laurence.

Où te vois-tu dans 10 ans ? 

Dans un atelier tout en bois ou une vieille grange réhabilité en atelier avec une petite équipe. Wood-Lo poursuivrait ses rêves avec une collection plus vaste à proposer à ses clients. J’ai envie de proposer des chaises car il y a beaucoup de demande. J’ai aussi envie de créer des petits bureaux, des bars pour la cuisine, des accessoires, des petits fauteuils en bois et plein d’autres choses. 

Quel est ton plus gros challenge aujourd’hui ? 

Trouver des distributeurs pour vendre mes tables et pouvoir ainsi avoir une plus grande visibilité et augmenter ma production. Au niveau personnel, garder la pêche au jour le jour malgré la fatigue qui s’installe parfois. C’est un métier musclé! Et puis, trouver un équilibre entre la liberté dont j’ai besoin et la discipline requise par la gestion d’une petite entreprise.

Où peut-on te trouver ?

Dans mon atelier à Borlez (près de Huy) lieu de rencontre avec mes clients et de belles discussions sur leurs projets sur-mesure. On peut également me trouver chez Swapp, Marie Hamilton et Deco Addict. Je suis sur de nouveaux partenariats qui devraient aboutir très prochainement.