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Lou papote

À la maman que je rêve d’être

Tiroir de Lou - Blog - Devenir maman

À celle que je rêve de devenir. Inviter une belle âme sur terre. Fabriquer un petit être, dans un cocon d’amour. Le porter, l’aimer, l’aider à pousser, à trouver sa place. Cette aventure en connexion totale avec l’essence même de la vie.

Mais en moi, comme sur la planète, le vivant semble avoir du mal a se frayer un chemin. Les éléphants s’éteignent, les abeilles disparaissent, les forêts brûlent, les rivières s’assèchent, les spermatozoïdes désertent et mon ventre de femme reste, mois après mois, vide. Malgré les jus d’épinards, le yoga et les marabouts, il reste… vide.

Quand je serre mon poignet je sens effectivement la vie battre sous ma peau. Mais apparemment elle doit redoubler de force pour s’accrocher sous mon nombril…

J’incarne pourtant la vie, au même titre que les arbres et les éléphants. Et dans l’intimité de mon corps, je subis une injustice. Celle que les humains ont trop longtemps fait subir à notre Terre Mère. Au  vivant. L’air que l’on respire, le rythme insensé de nos vies, les poisons que l’on avale. Quand je serre mon poignet je sens effectivement la vie battre sous ma peau. Mais apparemment elle doit redoubler de force pour s’accrocher sous mon nombril…

Toc toc toc ! La  vie? Tu m’entends? Où es-tu? Que fais-tu?
Je te vois partout. En rue, dans les parcs, à l’épicerie du coin. Dans un ventre rond, en écharpe, sur des roulettes ou perché sur une paire d’épaules. Tu donnes des coups, tu ris aux éclats, tu joue à cache-cache, pleures un doudou, fait des bisous. Partout sauf dans mon ventre à moi. Partout sauf dans notre nid à nous…

Allô? La vie? Pourquoi? Qu’as-tu à nous dire? Pourquoi tu nous fais ça? Les faux espoirs, les mauvaises nouvelles tous les derniers lundis du mois, les doutes, les piqures, les pilules, la froideur des hôpitaux, les peurs, les mots maladroits des proches désemparés, les faux sourires face aux grandes nouvelles des autres… Ça essore. Ça éteint. Ça isole, aussi. J’ai parfois peur que nos petits cœurs d’humains bourrés à craquer d’amour à donner, finissent pas se tarir. J’ai parfois peur de perdre la foi…

Si vous aussi, vous pleurez la vie qui ne s’incarne pas sous votre toît, dans la douceur de vos draps, je vous vois.

Moi qui crois depuis toujours si fort en la magie de la vie, je dois me faire une raison: sans magiciens en blouses blanches, nous ne pourront peut-être pas fonder notre famille. Et malgré les tabous qui pèsent, je sais que nous sommes loin d’être seuls dans ce bateau étrange. Si vous aussi, vous pleurez la vie qui ne s’incarne pas sous votre toît, dans la douceur de vos draps, je vous vois. À toutes les mamans et à tous les papa en puissance. À tous ces amoureux qui pleurent les petites âmes qui ne s’incarnent pas. Ces petites âmes qui, pour on ne sait quelle raison mystique, ont décidé de faire demi-tour. Je vous vois. Vous n’êtes pas seuls. Je ne peux pas réparer vos cœurs cabossés. Mais j’ai des mots tout doux à appliquer dessus…

Cette aventure gonfle nos cœurs, renforce l’amour et ouvre nos consciences. Cette expérience nous fait grandir. Elle nous amène à rencontrer des personnes merveilleuses. Et une en particulier: nous-même. La vie avait peut-être juste besoin que l’on soit plus nombreux à estimer sa valeur. À trouver la voie d’une vie à cœur ouvert. À prendre la mesure du miracle qu’elle représente. Un mystère précieux dont on a parfois tendance à oublier la magie… Et je le crois, malgré tout, au plus profond de moi: la vie gagne toujours. Toujours! 

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