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Les jolis gens

Gaëlle: la pâtissière au cœur fondant derrière Mooky

Gaëlle, pâtissière autodidacte, a fondé Mooky, une cakery moderne, nommée en l’honneur de son lapin! Ses spécialités? Faire plaisir et des brookies (un mélange entre un brownie et un cookie).

Comment la vie t’a-t-elle amenée à devenir pâtissière?

« A la base, j’ai étudié Langue et Littérature romane à l’ULB. Je voulais travailler dans l’édition, mais j’ai fait un stage qui s’est mal passé. L’édition est un milieu très fermé où tout le monde se connaît et cette première expérience m’a complètement découragée. Je me suis dit que je ne parviendrais pas à m’épanouir dans ce milieu. À côté de ça, j’ai toujours aimé faire de la pâtisserie. J’ai commencé à combiner des petits jobs dans des boutiques de cupcakes ou des salons de thé. C’est suite à ces expériences que j’ai été repérée par les magasins Färm, la chaîne de magasin bio et coopératif. Ils voulaient lancer un comptoir sucré et me donnait carte blanche pour le développer. Ma mission? Préparer des pâtisseries avec des produits 100 % bios. C’était un challenge car il y a forcément moins de choix qu’en supermarchés (une seule sorte de sucre, par exemple). Mais ça avait tellement de sens! J’ai travaillé pour Färm pendant 4 ans et je suis passée de 4 boutiques à fournir à 16. C’était fou! »

Et Mooky alors? Comment as-tu choisi de mener ta propre barque?

« Pendant le Covid, Färm m’avait mise au chômage technique directement. Il faut imaginer… J’avais toujours eu 5 jobs en même temps depuis mes 18 ans. Là, je me suis retrouvée sans rien du jour au lendemain. J’ai pété une case! Alors… j’ai commencé à faire des pâtisseries que j’apportais aux hôpitaux, et aux associations. Un jour, une amie m’a soufflé une idée: elle m’encourageait à vendre mes fameux brookies sur les groupes de mon quartier (Schaerbeek) pour pouvoir me servir ensuite des bénéfices pour en cuisiner à nouveau pour des associations. Ça a super bien fonctionné! Je cuisais des brookies dans le petit four de ma coloc’. À la fin, j’en préparais entre 200 et 300 par jour, 12 par 12 dans le four (rires). Avec l’argent récolté, j’amenais des pâtisseries aux maisons de repos, aux hôpitaux… Tous ceux qui étaient en première ligne lors de la pandémie. Ça leur mettait du baume au cœur. C’était galvanisant, mais compliqué: d’abord parce qu’il n’y avait plus de farine dans les supermarchés. Je devais parcourir les épiceries du coin à la recherche d’un kilo de farine par-ci, par-là (rires). Même si je travaillais énormément et dormais peu, j’ai adoré cette période! J’aimais beaucoup cette indépendance, le fait d’organiser ma journée comme j’en avais envie. Quand j’ai dû retourner travailler chez Färm, je me suis dit que je voulais me lancer ‘pour de vrai’. J’ai démissionné en février 2021, je suis partie 1 mois en vacances — quand même ! — et hop, j’ai lancé Mooky. »

Et comment apprend-on à devenir une pâtissière aussi experte?

« Hihi, merci! J’ai appris en regardant énormément de vidéos sur Youtube. À l’époque, Instagram n’existait pas, même si je m’en inspire désormais. Et surtout, j’ai fait beaucoup d’essais et d’erreurs. Mon secret, c’est mon nombre de foirages. Je peux refaire une recette une dizaine de fois jusqu’à obtenir le résultat optimal: le moment où la texture est idéale et les saveurs parfaitement équilibrées. Je veux toujours avoir la conviction que je ne pourrais pas obtenir un meilleur dessert. »

Mon secret, c’est mon nombre de foirages (rires). Je peux refaire une recette une dizaine de fois jusqu’à obtenir le résultat optimal: le moment où la texture est parfaite et les saveurs parfaitement équilibrées.

Tu faisais déjà des pâtisseries petite?

« Je sais qu’à l’université, j’organisais des ateliers cupcakes pour notre cercle étudiant. Mon grand-père était pâtissier mais bizarrement, je n’ai pas trop de souvenirs liés à cela. Je me rappelle juste qu’il m’a un jour appris à réaliser une très bonne crème pâtissière. Avec ma mamie en revanche, on cuisinait tous les mercredis après-midis, à l’aide de son énorme livre de recettes. Je l’ai conservé depuis lors. Des profiteroles, des mousses au chocolat… Je pense que ma passion doit venir en partie de ces souvenirs! Je me rappelle d’ailleurs qu’enfant, je voulais devenir boulangère! »

Mais tu as quand même choisi l’édition. Pourquoi n’as-tu pas directement tenté la pâtisserie?

« J’étais bonne en math… Alors quand j’ai voulu faire une formation technique, mes parents m’ont découragée. J’étais une cérébrale! Et quand on est studieuse, c’est encore mal vu de choisir une option technique. Jamais je n’aurais pensé être une créative qui travaille de ses mains. Mais voilà où j’en suis (rires) ».

Quels avantages retires-tu de ton boulot? Pourquoi est-ce si enrichissant d’être artisan selon toi?

« Mon pire ennemi a toujours été le temps. Depuis que je suis pâtissière, je ne me suis jamais ennuyée au travail. Je n’ai plus jamais regardé l’heure! Au contraire, mes journées filent à une vitesse folle. C’est aussi un boulot qui consiste à faire plaisir, et c’est un trait de ma personnalité. Sans me jeter des fleurs, je suis quelqu’un de très généreux. J’ai trouvé un métier dans lequel je fais forcément plaisir et ça a beaucoup de sens à mes yeux. »

Quelles sont les valeurs que tu partages avec Tiroir de Lou?

« La vision de l’entrepreunariat. Quand tu achètes une pâtisserie ou un bijou, tu achètes un savoir-faire. Des années de pratique. Des essais-erreurs. Et c’est un point que Tiroir de Lou met souvent en lumière. C’est très difficile de mettre un prix sur son travail quand on est indépendant: il faut se rappeler de tout ce qu’il y a comme expérience derrière. À côté de ça, j’aime que l’équipe Tiroir de Lou soit une team investie, où tout le monde touche un peu à tout. Si je créé un jour une boutique, je voudrais que ce soit pareil.  »

Pour le moment, vous pouvez retrouver Gaëlle tous les samedis au Cache-Pot, à Schaerbeek. Mais vous pouvez aussi commander de crapuleuses gourmandises (ses gâteaux d’anniversaire sont splendides!) via son compte Instagram.

Vous voulez encore une bonne raison de venir à mon marché de Noël Slow Ho Ho? Gaëlle sera présente pour vous régaler de ses pâtisseries maison. Ouh la la, on se réjouit déjà!

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