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Lou papote

Entreprendre aujourd’hui: un enjeu essentiel

Créer un projet pour vivre comme un prince, le rêver très (trop) gros, foncer les yeux fermés, c’est une embuscade. D’après moi, on ne peut plus lancer un projet en 2018 sans penser à l’impact que notre idée lumineuse pourrait avoir sur notre planète. Quand on trouve le juste équilibre, le mot ‘essentiel’ rime si bien avec ‘entreprenariat’.

Il y a 5 ans, quand j’ai créé Tiroir de Lou, j’étais simplement une créative intriguée par ce petit objet tout mystérieux à mes yeux. À l’époque, je « composais ». C’est comme ça que j’ai commencé: en assemblant de jolis petits apprêts (les pièces détachées que l’on combine en bijouterie fantaisie). J’étais obnubilée par le joli. N’importe quel joli. Une forme, une couleur, un bel éclat, etc. Je vibrais et je craquais sur le champ. Sans me poser mille questions (l’origine de la pièce, la matière, etc). Quelques semaines plus tard, vous découvriez ces petits trésors dans l’un ou l’autre petit bijou. Mes premières « Amulettes » sont nées. C’était spontané. Vivant. Stimulant. Mais bancal. Et frustrant, surtout. J’étais souvent limitée dans ma création et puis surtout, j’avais toujours des craintes quant à la durabilité des pièces que je dégottais.

Une expérience charnière

Avec mon diplôme de journaliste en poche, je n’étais malheureusement pas capable de faire une soudure. Je ne savais pas comment éviter l’oxydation d’un bijou. Je ne connaissais pas les procédés de la dorure. Je ne savais pas que le métal qui a l’air si fort, eh bien, ça casse parfois. Les ”vrais” bijoux – durables – me semblaient inaccessibles. Un savoir de druide. Un secret bien gardé. Jusqu’au jour où je suis tombée sur le nom d’une école magique, à Florence. L’idée a muri, ma vie aussi et, quelques années plus tard, j’ai pris un congé sans solde dans la rédaction où je travaillais pour mettre le cap sur la Toscane. Quatre mois de cours intensifs. Quatre mois d’insomnies, tellement je ”vivais” à l’intérieur. Sans hésiter, les quatre plus jolis mois de ma vie. Là-bas, mes bijoux ont pris une toute autre dimension. Une petite graine s’est plantée dans mon lobe frontal.

Une année, trois livres de Pierre Rabhi, le film ”Demain » et un petit burn out plus tard, j’ai commencé à réfléchir très sérieusement au sens de mon projet. « Fabriquer de jolis objets que je vais vendre?” Cela ne me suffisait plus. Ça m’a même donné quelques sueurs froides. Après quelques semaines de réflexions, une évidence: je ne me voyais pas, dans le monde tel qu’il est, vivre ma vie d’entrepreneur sans considérer l’un des plus grands défis de notre époque. Le respect de notre planète s’est assez naturellement immiscé dans mes plans. Je me sentais investie, à ma mini échelle, d’une sorte de responsabilité. Pas pour brandir un argument marketing bateau. C’est plutôt une histoire de trippes. De nécessité. D’urgence, même.

Du joli qui a du sens

Avec mes petits bijoux, l’enjeu va bien au-delà de la ”mode ». Si vous me suivez depuis mes débuts, vous avez déjà du lire ceci: les bijoux sont des minis objets magiques. Des objets-valises, porteurs de sens. Ils véhiculent un caractère, un mot d’amour, des souvenirs, une amitié, un petit bébé, etc. Je trouve cela totalement absurde, dans cette logique, de créer des bijoux qui ne peuvent pas nous accompagner toute la vie… ou en tout cas faire un bon bout de chemin avec nous. Avec des bijoux ”fantaisie”, cette jolie philosophie à laquelle je crois dur comme du béton armé se dissipait. Et ça m’a chiffonnée.

Quelle est notre emprunte écologique? Quels matériaux utiliser? Quelle durabilité pour mes bijoux? Quel mode de consommation insuffler? Quel type d’entreprise ai-je envie de créer? De nouvelles valeurs très fortes ont fini par redessiner mon projet initial. Je ne voulais plus faire du joli pour faire du joli. J’avais envie de créer du joli qui a du sens, qui résiste dans le temps, à partir de matériaux que je peux tracer, avec des petits collègues aussi motivés que moi par les jolies valeurs de Tiroir de Lou. C’est comme cela qu’est née ma gamme de ”Pépites”.

 

Tiroir de Lou - Entreprendre

Tiroir de Lou – Entreprendre

Quelle place pour les « Amulettes » aujourd’hui ?

Elles font toujours partie intégrante de ma collection et je les aime toujours d’amour. Depuis leurs débuts, il y a 5 ans, elles ont déjà beaucoup évolué. Un exemple ? J’utilisais beaucoup de laiton, au départ. Aujourd’hui, on retrouve 90 % de pièces en argent (et argent plaqué or) dans les petits trésors de cette gamme. Autre exemple : avant, j’achetais des pièces déjà dorées par mes fournisseurs. Mais d’une pièce à l’autre, la couleur variait. Et la qualité de la dorure faisait souvent défaut. Aujourd’hui, je confie la dorure de toutes nos pièces à notre artisan-doreur, à Anvers. Avec le temps, les « Amulettes » se rapprochent de plus en plus de leurs grandes sœurs, mes petites « Pépites ». En terme de travail et en terme de qualité, les différences se réduisent. Plus le temps avance, moins la distinction entre mes deux gammes a de sens. Un jour, dans pas si longtemps, elles feront même partie de la même famille. Ce sera une évolution naturelle et plutôt logique en écho à ma démarche et à ma philosophie.

L’humain au cœur de mon projet

Opter pour une voie industrielle, faire fabriquer à Taïwan pour faire le plus gros chiffre possible? Me perdre moi-même? Perdre le sommeil? Perdre le feu sacré? Non merci. Au-delà de l’écologie, j’avais aussi envie de réhabiliter l’humain dans notre mode de consommation. Car ce monde-à-grande-vitesse a tendance à oublier l’essentiel. J’avais, moi aussi, envie de redonner à l’artisanat ses lettres de noblesse. En tout cas, contribuer à ce beau phénomène, car de plus en plus d’entrepreneurs suivent cette jolie voie. Ne surtout pas délocaliser, mais fabriquer ici, à Bruxelles. M’entourer d’une équipe passionnée, qui vit mon projet presque aussi fort que moi. Aujourd’hui six paires de mains travaillent sur mes trésors et c’est un vrai bonheur. Ensemble, nous relevons un défi de taille: proposer les prix les plus justes possibles. Toujours trouver un juste équilibre. Car produire en Belgique, ça a un coût évidemment. Quand on s’obstine à faire les choses bien (aussi subjectif que cela puisse être), en conscience, sans se laisser écrabouiller par la concurrence, cela fait de nous des funambules…

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